La création de la fonction finance n’est pas la question principale que se posent les fondateurs de startup, elle n’en reste pas moins un facteur clé de succès !
La question commence généralement à se poser dès lors que la problématique de levée de fonds se profile.
Mais quelle que soit la phase de développement de l’entreprise, la fonction finance doit être présente sous une forme variable selon la taille et les ressources disponibles.
La fonction finance, clé de voûte de l’entreprise !
Le terme est un peu exagéré allez-vous me dire ? Et que dire de la fonction marketing ou de la fonction développement alors ??
Il est vrai que je « prêche pour ma chapelle » mais n’est-il pas fondamental d’avoir sous contrôle le cash burning, de gérer les levées de fonds, de mettre à jour le business plan en fonction des évolutions du business model, de gérer la facturation et le recouvrement, le contrôle des dépenses, de mettre en place un contrôle de gestion, de gérer les risques liés au business model et à la croissance … ? Certes les objectifs prioritaires sont différents selon le stade de maturité de l’entreprise mais le besoin est bien là !
A titre d’exemple : l’acquisition de clients est essentielle mais encore faut-il qu’ils payent ! On ne répétera jamais assez que le cash est le carburant de la startup (et de l’entreprise en général).
Comment se structure la fonction finance ?
La vie « financière » d’une startup se déroule en plusieurs étapes, on peut schématiquement en distinguer 3 :
- Phase de développement : l’entreprise doit réussir sa .transformation en PME, voir en licorne (lol). La problématique de scale-up et la recherche de financement liée (levées de fonds B +++) réclament une fonction financière de plus en plus présente. Il est temps de recruter un CFO full time, voir même un contrôleur de gestion et un comptable. Le point critique est de réussir la structuration du système d’information financière et des processus, systèmes qui doivent néanmoins rester agiles et flexibles pour accompagner la croissance exponentielle de l’activité.
Quel profil recruter ?
Le profil-type qui se dégage de la description de la fonction finance en startup présente les caractéristiques suivantes (on peut d’ailleurs l’appeler sous plusieurs vocables : CFO, DAF, RAF, Head of finance…, ici nous l’appellerons -par simplification- CF0) :
- Jusqu’à la phase de stabilisation, le CFO n’a pas besoin d’être « interne » à l’entreprise, dès que la fonction finance a besoin de s’étoffer, un CFO à temps complet s’impose.
- Le profil doit être multitâche, il s’agit d’une condition indispensable, car il est le garant du bon fonctionnement financier et organisationnel de la société. Le CFO doit être un véritable business Partner, un « couteau suisse » capable de jeter les bases des fonctions supports. De ce fait, une réelle expérience généraliste du monde entrepreneurial est indispensable.
- Afin de libérer les fondateurs de taches chronophages secondaires, le CFO doit être largement autonome et faire preuve d’initiative et de créativité. Il doit, à la fois, avoir une vision transversale de l’entreprise et également pragmatique pour trouver des solutions à des problèmes quotidiens. Son œil d’expert indépendant sera un plus vis-à-vis des fondateurs, son regard critique pourra être de nature à vous faire prendre du recul.
La fonction finance en startup est-elle différente de celle en entreprise « traditionnelle » ?
C’est un peu une réponse « à la normande » que je ferais et qui repose d’ailleurs sur les caractéristiques spécifiques de la startup.
La startup se distingue de l’entreprise traditionnelle (en création) par le caractère innovant de son activité et son fort potentiel de croissance, accessoirement on pourrait y ajouter l’appel quasi-systématique à la levée de fonds pour financer ce potentiel. Mais c’est le caractère innovant qui est fortement distinctif au regard d’une entreprise nouvelle reproduisant une activité mature sur un marché de référence (entrepreneurs du BTP, assureurs…). Le positionnement sur des solutions innovantes ne présente pas le même degré de risque qu’un modèle mature, le marché n’étant pas encore clairement délimité et les données historiques ne sont souvent pas suffisantes pour supporter des projections claires. De plus, la startup visant une activité innovante devra supporter (financièrement) une forte activité d’investissement (humain mais pas seulement) au cours des 2/3 premières années tout en ne dégageant aucun chiffre d’affaires et marge !
Pour faire simple, un restaurant ouvert depuis 3 ans qui ne serait pas en mesure de faire du profit est un échec alors qu’une startup qui n’a pas atteint son seuil de rentabilité sur la même période est chose commune !
De ce fait, une startup ne peut réussir que si elle parvient à mettre en place un écosystème lui permettant de valider son business model et de conquérir son marché.
C’est pourquoi les problématiques de cash, de business model, de business plan, de pilotage et de process sont prégnantes même pour des entreprises qui n’ont que 2 ou 3 ans d’activité : les règles de la gestion financière s’appliquent quelle que soit la taille de l’entreprise !
On pourrait dire qu’une startup a les besoins d’une « PME/ETI » alors qu’elle n’est encore qu’un « early bird » ! Malheureusement, sa capacité financière ne lui permet pas de recruter un CFO à temps plein pendant cette période, un conseil financier freelance ou le part-time sont des solutions idéales pour aider les fondateurs à assumer cette fonction.
Les startups sont les acteurs de la disruption, la fonction finance n’est pas exclue de ce phénomène mais cette disruption réside plutôt dans le mode d’exercice de la fonction (lié au mode de fonctionnement et d'organisation de la startup) .
Toutefois, quel que soit le type d’entreprise, le CFO demeure le « chef d’orchestre » des fonctions supports grâce à sa vision transversale.
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